Tout d’abord concernant « l’iv. ct. ZH : Assouplissement temporaire des heures d’ouverture des magasins ». Le titre de l’iv. pa. est très trompeur : pour ses auteurs, il ne s’agit pas d’une « limitation dans le temps », car l’initiative vise à faire passer le nombre de dimanches de travail sans autorisation dans la vente de quatre actuellement à au moins douze. En d’autres termes, ils décident d’une extension massive du travail du dimanche. Une demande qui avait d’ailleurs été rejetée il y a seulement trois ans (proposition Noser dans la loi Covid-19). Dans la motion Nantermod, la définition lacunaire en particulier est dangereuse : il n’est pas précisé ce que sont les « commerces de proximité » resp. les « magasins d’une petite taille et qui n’emploient qu’un nombre limité de collaborateurs », sans parler de l’assortiment qui « est celui d’une épicerie ». C’est la porte grande ouverte à l’arbitraire.
Une société pluraliste a justement besoin d’un jour de repos commun !
Dans notre société, la protection du dimanche comme jour de congé est ancrée dans loi. Le dimanche est un jour de repos commun et de rassemblement, surtout dans notre société plurielle : que ce soit pour des raisons religieuses, culturelles ou pratiques. Le « congé du dimanche » est un pilier de la vie familiale, sociale, sportive, spirituelle et culturelle. C’est pourquoi le travail rémunéré doit rester limité ce jour-là aux activités professionnelles qui sont indispensables à la société. Il est cependant régulièrement remis en question au nom d’intérêts économiques souvent particuliers et contradictoires. C’est aussi le cas avec les deux initiatives susmentionnées.
Pour l’Alliance pour le dimanche, une chose est sûre : une pause hebdomadaire est nécessaire pour faire face aux exigences accrues du monde du travail. Le dimanche est aussi un plus pour la santé, car il permet de se détendre et de faire le plein d’énergie pour la semaine suivante. De nombreuses études confirment l’importance pour la santé physique et mentale d’un rythme de vie régulier alternant temps de travail et de repos. Si le dimanche comme jour non travaillé est supprimé, la santé en pâtira. Pour bon nombre de vendeuses et vendeurs (et professions associées), les douleurs musculaires et articulaires font malheureusement partie du quotidien. Ces employé-e-s sont aussi souvent confrontés à des problèmes psychiques, car leur travail n’est pas valorisé. La médecine du travail le montre : les personnes qui travaillent de nombreuses années dans un emploi précaire ont plus de risques de tomber malades. Plus de travail du dimanche accentue cette évolution.
Pour beaucoup de gens en Suisse, le dimanche est un jour de repos et de détente passé en commun, consacré aux relations sociales et aux traditions religieuses et ecclésiastiques. Cette « valeur » du dimanche doit être sauvegardée. Si l’interdiction du travail du dimanche est encore affaiblie, cela nuira à la cohésion sociale et à un rythme de semaine dans une large mesure uniforme dans la société.
La protection de la santé des salarié-e-s est au cœur de la loi sur le travail et doit le rester. L’Alliance pour le dimanche est convaincue que le repos dominical doit être préservé pour l’ensemble de la société, et que le travail du dimanche doit être autorisé uniquement dans des cas exceptionnels dûment justifiés, comme cela est le cas aujourd’hui.